PINEAU Christophe
Projets

Bournemouth Art Institute

 

Introduction :

Voilà, cela fait déjà un mois que je suis revenu. Et c’est maintenant que j’ai décidé de faire le point sur mon périple à Bournemouth. Cette capitale balnéaire de l’Angleterre est située de l’autre coté de la manche juste en face de Cherbourg. En fait il m’a fallut prendre un certain recul pour me rendre compte de l’apport de ce voyage. Après mûres réflexions, je pense que celui-ci m’a permis de mieux me connaître face aux autres. Afin de mettre en évidence ce que j’affirme j’ai choisi deux axes de réponse.
Tout au long de ces trois mois, je me suis efforcé à tenir en place un journal de bord où j’explique chacune de mes journées en Angleterre. Celui-ci est assez linéaire et peu attrayant à première vue. Néanmoins il m’a servi de point de départ pour la rédaction de ce mémoire. Il me semble donc important d’en mentionner l’existence. Au départ, il n’a pas été réalisé pour intégrer mon rapport de stage. Il servait surtout de cordon ombilical journalier avec ma famille. J’y explique mes travaux et occupations tout au long du séjour. Je ne pense pas que son contenu vous apporte vraiment quelque chose. C’est pourquoi j’ai choisi de le retravailler, de le transformer afin de le rendre potentiellement plus captivant. Pour cela j’ai décidé de partir sur un schéma : « question-réponse » bien précis. J’espère ainsi livrer petit à petit et de manière séquentielle un contenu attrayant et instructif.
Afin d’appuyer ce que je raconte, je ferai aussi référence à un album photos réalisé lors de mon voyage. Vous pouvez retrouver l’ensemble des éléments comportant mon rapport sur Internet à l’adresse suivante : http://pinchcv.free.fr

Bon, commençons donc ce mémoire, il n’est pas écrit de manière linéaire, vous pouvez si vous le désirez omettre de lire certains paragraphes si la question ne vous intéresse pas. J’espère ainsi que vous vous ferez une idée plus précise de mon aventure.

Comment s’est déroulée la préparation du voyage ?

Il me semble important de mentionner cette première étape car elle m’a plongé dans un univers auquel je ne me suis jamais encore confronté : les voyages à l’étranger de manière autonome. Pour moi qui ne suis pas très fort en anglais, j’ai d’abord opté pour partir dans un pays Anglophone.

Pourquoi choisir Bournemouth ?

En fait, la destination de Bournemouth faisait parti de mon premier choix. Tous simplement pour deux raisons principales. D’une part, j’ai besoin d’améliorer mon niveau d’anglais et d’autre part cela ne se trouve pas trop loin de la France (juste en face de Cherbourg). Pour une première excursion à l’étranger, ne m’y connaissant pas, il m’a semblé important de ne pas trop s’éloigner. Je me suis pourtant heurté à une première difficulté : l’école ne prépare pas directement à une formation comparable à celle proposée en France. Elle ne proposait qu’un échange équivalent à un niveau de deuxième année. J’ai donc du chercher d’autres destinations et écoles soit disant plus adaptées. En fin de compte après plusieurs tentatives infructueuses, je me suis rabattu sur ma première idée : partir à Bournemouth et ceci surtout pour améliorer mon anglais. Entre temps, deux autres compagnons de classe ont fait le même choix que moi : Mickaël et Nicolas. Nous allions donc nous retrouver trois étudiants de l’école de Design au Bournemouth Arts Institute (AIB).

Comment choisir un logement ?

Qui dit partir en Angleterre pendant trois mois dit aussi trouver ou loger. Dans mon cas, cela n’a pas été très facile. Il m’a pratiquement fallu autant de temps pour trouver un logement : une « accommodation » comme ils le disent si bien. Oui, j’aurais pu choisir un autre type de logement comme par exemple une collocation mais le Bournemouth Arts Institute où j’allais étudier me proposa d’être logé dans une famille. Bien que coûtant un peu plus cher, cela a l’avantage de ne pas avoir à me préoccuper de la nourriture. Celle-ci était incluse dans le service proposé. Du plus, cela induit comme une collocation un certain échange linguistique : tout ce qu’il faut pour m’améliorer en Anglais. Cependant, je me suis quand même renseigné dans pas moins de 4 lieux différents. A chaque fois quelque chose clochait. S’il ne s’agissait pas de l’emplacement trop éloigné de l’école (AIB), c’était la mise en service de la chambre qui faisait défaut. Bref, n’ayant toujours pas de logement à une semaine du départ, je pris finalement la décision d’allez chez la famille Evans pour cette période de trois mois. Ceci ne sachant pas a quoi je devais m’attendre (pas de photos, pas de détails superflus), je savais simplement qu’il s’agissait d’une famille avec deux enfants : Chloé de 11 ans et Nathan de 3 ans. Le père s’appelle David et est professeur à l’école AIB où je serais. La mère quand à elle prépare une thèse sur la littérature contemporaine Française.

Quelle a été la relation avec la famille d’accueil ?

Je partis en Angleterre sans connaître précisément l’endroit où j’allais amerrir. C’est pourquoi je me souviens encore comme si c’était hier de mon jour d’arrivée. Je pris alors conscience des conséquences d’un changement dans mes petites habitudes cultivées depuis quelques années. Il a fallu que je me recrée un quotidien en fonction de celui de la famille Evans. Il est intéressant d’étudier mon intéraction avec cette famille d’accueil. Son évolution tout au long de mon séjour m’a fait prendre conscience de beaucoup de choses. Déjà, j’ai eut l’impression de revenir quelques années en arrière quand mon frère avait l’âge de Nathan. Seulement, cette fois ci, c’est avec un regard extérieur que j’ai eu l’opportunité d’accompagner cette famille.

Quel niveau d’échange avec la famille d’accueil ?

Tout au long du séjour, j’ai essayé de garder le même emploi du temps afin de mieux intéragir avec ma famille d’accueil. Il m’a semblé intéressant de pouvoir à mon tour leur donner des points d’accroches afin d’améliorer notre échange de point de vue. Ainsi tout tournait principalement autour du repas du soir. Celui-ci me servait de fil conducteur dans la prévision de mon emploi du temps. Ne connaissant pas la vie anglaise au départ, il m’était plus facile de me greffer à leur rythme de vie. Ensuite j’y ai moi-même greffé des éléments importants pour mon rythme personnel. Au niveau sportif comme au niveau culturel. Ainsi, ma famille d’accueil pouvait elle aussi s’adapter à mon rythme de vie. Ils connaissaient facilement la structure de mon emploi du temps.

Quel emploi du temps ?

Mon emploi du temps en Angleterre s’est vite mis en place. Ceci principalement afin de ne plus m’en soucier et porter mes interrogations directement sur les sujets importants. Il est ainsi facile d’en énumérer son contenu. Après un levé tôt et un petit déjeuner rapide direction le bus pour rejoindre l’AIB. La journée de cours se passe à l’école avant le retour en bus pour un footing quotidien d’une heure, puis douche suivie du repas du soir. Un peu de travail et le visionnage d’un DVD. Voici en gros le déroulement d’une journée type. Je vais revenir sur chacune des étapes plus précisément par la suite. En fin de compte, pas de temps pour s’ennuyer. Ainsi, le séjour est passé très vite. Evidemment, le week-end était différent à chaque fois. Je tiens quand même à préciser que le fait d’avoir un ordinateur portable m’a procuré une occupation toute désignée quand je n’avais « rien » à faire. Bien sûr avant cela, il m’est souvent arrivé de partir un après-midi entier à la poursuite de photos capturées au hasard d’une ballade improvisée.

Quelle a été la place du sport pendant ce voyage ?

Moi qui suis très sportif d’habitude, il m’a été primordial de trouver un sport dès les premiers jours en Angleterre. En France, je pratique du foot et du baby-foot en club. Le premier pour une dépense physique alors que le second a une vocation plus mentale. Après avoir cherché de manière infructueuse un club de baby-foot je me suis rabattu sur les clubs de foot. Malheureusement, cela impliquait l’inscription dans un club et une dépendance à certains horaires. Je sais que cela m’aurait permis d’améliorer mon anglais tout en satisfaisant mes besoins sportifs. Cependant, mon voyage coûte déjà assez cher comme cela. Je me suis donc lancé dans des footings quotidiens très complémentaires à ma dépense physique et mentale. Je pouvais profiter chaque soir d’un panorama très agréable. Habitant à 5 minutes à pied de la mer, le couché de soleil sur l’eau me permettait d’éloigner mes pensées du cadre des projets en cours. Une heure était suffisante chaque jour pour me ressourcer avant le repas du soir.

Alors comme ça : des DVD tous les soirs ?

Je n’ai pas eu à me plaindre. Pendant trois mois, chaque soir, je regardais un DVD emprunté à la bibliothèque de l’école AIB. Celle-ci ne propose pas moins de 250 à 300 DVD ayant marqué l’histoire du cinéma. En effet, l’une des sections de l’école est destinée à la réalisation de films. Ainsi j’ai amélioré mon anglais tout en enrichissant ma culture cinématographique. Ma vision d’un film aujourd’hui est complètement différente. Si j’ai le choix entre un film en version originale et la version française, je sais directement laquelle choisir. Bien sûr je ne comprends pas tout a chaque fois… Je trouve cependant que cela m’apporte un effort supplémentaire agréable. A part le début du séjour, quand je n’avais pas encore la carte de bibliothèque, j’ai rarement loupé ma séance de cinéma quotidien. Je me suis intéressé à des films que je n’aurais pas eu l’idée de regarder auparavant. Grâce a cette expérience j’ai pu remonter jusqu’aux premiers films muets. En ce qui concerne l’apprentissage de l’anglais ce n’est pas ce qu’il y a de plus fameux mais au niveau culturel, c’est assez enrichissant.

Quel rapport à l’argent ?

Partir à l’étranger signifie pouvoir subsister au niveau financier pendant l’ensemble du séjour. Le logement a été ma première source de dépense. Pour ma famille d’accueil, c’était la première fois qu’ils hébergeaient un étudiant étranger pour arrondir leur fin de mois. Oui, à Bournemouth, l’accueil d’étudiants étrangers est très développé car il permet un apport financier non négligeable. Mickaël et Nicolas, tout deux dans la même famille ont pu en avoir un fort aperçu. Leur Land lady en faisait son fond de commerce. Pour ma part, cela a été moins flagrant. Je peux même affirmer avoir eu de la chance d’avoir une famille d’accueil comme la famille Evans. Je devais régler le loyer tous les quinze jours. Passée cette grosse dépense, il ne me restait plus qu’à payer les trajets de bus et le repas du midi a l’école. Voila où est partie la majorité de mon argent lors de ce séjour.

Alors on mange bien en Angleterre ?

En fait : coup ci coup ça. Je mangeais tous les midis à la cafétéria de l’école avec Mickaël. Nicolas apportait à manger. En effet, la nourriture n’était pas très bonne (frites, pois blancs et grosses saucisses). Je me suis résigné pour ma part à ne manger les midis que la même chose : une assiette de frite avec du Cheddar dessus (fromage). Le moins onéreux et assez consistant pour me permettre d’attendre le repas du soir. Il n’y avait pas beaucoup de choix ou alors cela était trop coûteux. La vie en Angleterre coûte cher. C’est donc le soir que j’avais la possibilité de me « rattraper ». J’ai eux la chance que David soit un bon cuisinier. C’est lui qui s’occupait généralement du repas du soir. Et vraiment, c’était très bon. Rien de typiquement anglais car sa femme est d’origine Française. Je pouvais ainsi profiter de notre bonne culture culinaire. D’autre part la famille m’a plusieurs fois lors du séjour invité au restaurant. Je n’ai donc pas eu à me plaindre à ce niveau là. Je me suis adapté assez facilement à ce régime alimentaire. Au retour du voyage, je pensais avoir perdu quelques kilos mais à mon retour en France, ce ne fut pas vérifié sur la balance, dommage. L’avantage en ce qui concerne la nourriture en Angleterre, c’est de trouver des restaurants de tous les pays. Il est donc facile de ne pas manger anglais. C’est vrai que ce n’est pas ce qu’il y a de mieux en Angleterre, les anglais n’ont pas d’historique culinaire et ne portent pas un gros intérêt à ce qu’ils mangent. Ils mangent surtout pour se nourrir et c’est tout.

Bournemouth, capitale Balnéaire de l’Angleterre ?

En ce qui concerne Bournemouth plus particulièrement, on dit souvent que l’Angleterre est un pays pluvieux. La capitale balnéaire de l’Angleterre doit en être épargnée. C’est vraiment un endroit super où passer des vacances, hors saison en tout cas. En pleine saison, apparemment, cela grouille de monde, ce n’est pas trop mon idéal de vie. Par contre nous sommes partis pendant une période forte intéressante je trouve. Tout le charme de la côte est mis en valeur par des kilomètres de promenade. En ce qui concerne les bâtiments à visiter, c’est moins attractif je pense. Je ne me suis pas fortement penché sur la question mais l’historique architectural n’est pas très riche par exemple. Je n’ai pas été attiré particulièrement par l’aspect touristique de la ville, peut-être pour une autre fois. Cette fois ci, je me suis plus intéressé aux projets.

Le bus à deux étages ça change ?

En fait, le bus change surtout de la voiture. En France, je n’ai pas l’habitude d’utiliser le bus. J’utilise toujours ma voiture pour venir à l’école de Design. J’ai donc du m’habituer à ces horaires fixes. Tous les matins, après 5 minutes de marche, je prenais le bus à deux étages spécial université. Après 20 minutes de bus j’arrivais à l’école. J’ai découvert ce moyen de transport en Angleterre. Il est vite facile de s’y accoutumer bien que l’indépendance de ma voiture m’ait manqué. Sinon, en ce qui concerne les deux étages, rien de bien exceptionnel. Oui, le premier jour je suis monté en haut et au premier rang. Mais ensuite, ce qui importait surtout, c’était de trouver une place assise à coté de quelqu’un de sympathique pour pouvoir discuter. C’était mieux que de rester debout tout le long du trajet. C’est dans le bus que j’ai fait la connaissance des premiers étudiants de l’école. Il est marrant de voir les gens attendre en file indienne pour prendre le bus. D’ailleurs, les anglais font la queue pour toute occasion et ceci de manière systématique.

Comment est l’école ?

Ma vision de l’école a évolué durant cette période de trois mois. Il faudrait pour cela que je raconte les différentes façons dont je l’ai perçue. Il y a d’abord mon arrivée dans une école labyrinthique dès le premier jour. Ensuite une phase d’adaptation réductrice directement liée au programme. Puis une phase d’habitude et enfin peut-être une phase nostalgique juste avant le départ.

A quel niveau l’espace de l’école a-t-il été perçu comme réducteur ?

Comme partout, après une phase de découverte plus ou moins étalée dans le temps, nous nous cantonnons rapidement à un espace réduit. De ce fait, l’école s’est vite présentée à moi comme un escalier suivi d’un couloir suivi d’une salle de cours. Faisant ainsi abstraction du reste et des autres espaces et individus. Je sais que cela est pareil partout… Il en est de même en France mais pour moi à une échelle moins importante. Je pense que la barrière de la langue a fermé quelques portes. Il n’est pas exclu de penser pouvoir contrôler ces portes. C’est pourquoi j’ai décidé de m’attaquer à d’autres projets en dehors de ceux de l’école : la réalisation d’un site pour une bijoutière par exemple. J’ai aussi développé un site sur la littérature contemporaine française, malheureusement sans aboutissement.

Comment s’est installée une certaine monotonie ?

Je ne sais pas si il s’agit plus d’un mal que d’un bien, néanmoins ce voyage m’a permis d’en prendre conscience. Il est facile de tomber dans une certaine monotonie. Pas obligatoirement d’une monotonie ennuyante puisque pour ma part, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer. Je pense que cela est du directement aux ancres des possibles interactions qui nous entourent. A mon avis : plus nous pensons à différentes choses et moins nous entrons dans une certaine uniformité. Le fait de m’être concentré sur des sujets précis m’a potentiellement écarté de d’autres centres d’intérêt. Est-ce un mal ? Au final, je crois ne jamais avoir été aussi productif que pendant cette période. J’aurais au moins appris je pense à savoir faire la part des choses pour en faire une sélection plus rationnelle.

Comment ont été abordés les projets ?

Nous avons réalisé, Michaël Nicolas et moi-même, le programme destiné aux étudiants de 2ème année en médias interactifs. Cette formation a été un peu plus rapide pour nous car elle se terminait normalement mi-janvier pour le reste du groupe. Il nous a donc fallut mettre les bouchés doubles pour pouvoir arriver à concrétiser nos idées. Comme à l’école de design, nous avons réalisé des projets collectifs et individuels. Cependant la méthode de travail est complètement différente entre les deux pays. Deux professeurs nous suivaient quotidiennement auxquels certains autres venaient apporter leur contribution. Les anglais apprennent plus doucement j’ai l’impression. En tout cas, ils nous percevaient comme des « bêtes de travail ». Je ne sais pas exactement ce qu’il en est, ce que je sais par contre c’est que nous sommes arrivés à leur présenter à chaque fois un résultat intéressant. Bref, revenons plus précisément sur ce programme qui nous a occupé pendant tout le séjour.

Comment a été choisi le planning ?

Il ne nous a pas été imposé de participer a tel ou tel projet, c’est au début du séjour que nous avons choisis ceux susceptibles de nous intéresser. Nous nous sommes donc concentrés sur trois projets différents tout en participant à une grande partie des cours qui étaient proposés pour cette formation. Le premier nous a permis d’apprendre à utiliser After-Effect pour réaliser l’introduction d’un film. Dans le second, il s’agissait de présenter un nouveau type d’interface « homme - machine ». Quant au troisième, il était axé autour un travail de groupe sur l’utilisation des nouvelles technologies couplées avec le haut débit Internet.

Quels ont été les projets réalisés ?

En revenant sur chacun des projets, je me rends compte qu’ils ont tous eu une importance considérable dans le déroulement du séjour.
Le premier que nous appellerons DIGITAL MEDIA m’a permis autour de la réalisation d’une séquence vidéo de prendre conscience de l’importance de l’image dans un flux vidéo. Le mouvement n’apporte pas la même chose, les plans de caméra sont très importants, quant à la réalisation elle doit s’articuler autour d’un story-board défini avant même la conception filmique. Sinon, on se heurte vite à des questions rendant bancales nos idées. Ce projet personnel m’a permis non seulement de faire une vidéo mais surtout d’essayer par celle-ci d’exprimer quelque chose, un désir de partage différent des autres médias de communication. J’ai pris conscience de l’impact communicatif du projet. Je me suis aussi rendu compte du type de retombé que cela procure. Cela restera une application indispensable dans la mesure où j’ai pu prendre conscience des différentes étapes et éléments à prendre en compte. Il m’est aujourd’hui possible d’envisager sereinement la réalisation d’un court métrage.
Le second travail, lui aussi personnel, a été plus rapide au niveau de son exécution. Je n’ai passé qu’une semaine dessus à temps complet pour le réaliser. Aveuglé par les autres projets, je ne trouvais pas tout les éléments de réponse à ma problématique : comment permettre aux aveugles de dessiner ? C’est pourquoi nous appellerons celui-ci : BLIND DESIGN CREATOR. Je sais que cela peut paraître inutile ou inconcevable à première vue. Cependant, bénéficiant de l’ouverture d’esprit de notre équipe enseignante, je me suis attaqué à la lourde tache consistant à permettre aux aveugles de dessiner. Ayant les années précédentes travaillé pour les déficients visuels, il ne m’a pas été difficile de me lancer dans l’aventure. Je me suis donc appuyé principalement sur l’univers haptique et sonore d’un non-voyant pour remplacer ses carences visuelles. Celui-ci peut ainsi dessiner grâce à l’utilisation d’un nouveau type d’interface.
En ce qui concerne le troisième projet, j’ai développé mes compétences dans le travail d’un groupe de 5 personnes. Le but étant de se servir des nouvelles technologies utilisées sur Internet. C’est pour ça que celui-ci s’appelle BROADBAND (large bande). J’ai contribué à l’élaboration d’une carte interactive permettant de visualiser les pics de violence en Angleterre. Des webcams rendraient ceux-ci accessible aux internautes. J’ai ainsi appris à me servir de la technologie streamming et de l’actionscript de Flash. Le travail en groupe m’a permis d’échanger plus fortement avec les autres étudiants de la classe.
Parallèlement à ce travail, ma collaboration pour la réalisation d’un site de bijouterie m’a occupé pendant mon temps libre. J’ai aussi travaillé sur un autre site mais qui n’a pas abouti. Il s’agissait de promouvoir la littérature contemporaine Française. Malheureusement, je n’ai pas eu le temps de le finir.

Quelle a été l’ambiance de classe ?

Nous ne sommes pas restés tout le temps dans la même classe. Nous avons passé la première semaine avec la classe internationale. Les étudiants arrivaient comme nous pour 3 ans d’études. Avec Mickaël et Nicolas, nous étions les seuls à rester uniquement 3 mois. Chaque étudiant international avait une semaine pour choisir la nature de son éducation pour les 3 prochaines années. Notre choix s’est vite orienté vers les nouvelles technologies de communication. Lors de la première semaine, nous avons échangé uniquement entre étudiants internationaux. Le but étant principalement de prendre ses marques dans ce nouvel environnement. Ce fut une semaine très enrichissante au niveau relationnelle. La semaine suivante, c’était le début des cours pour l’ensemble des étudiants de première année. Nous les avons donc accompagnés pendant une semaine. Ce fut l’occasion à travers une découverte touristique de prendre contact avec cette promotion. C’est à partir de la troisième semaine que nous avons finalement rejoint notre classe de deuxième année. L’échange avec ceux-ci fut plus long à mettre en place. Ils ne sont pas aussi assidus aux cours. La politique d’enseignement en Angleterre n’est pas la même qu’en France ; Les étudiants choisissent leur formation mais beaucoup n’y porte pas un intérêt majeur. Notre intéraction avec la classe est restée liée avec la réalisation des différents projets. Nous n’avons pas réussi à vraiment nous mélanger avec le reste du groupe. Je pense que nous sommes trop restés entre Français. J’ai néanmoins réussi à avoir quelques amis. Le fait de ne voir Mickaël et Nicolas uniquement à l’école m’a aidé à élargir mes horizons.

Comment a été présenté le programme ?

Les projets n’étant pas du même type, nous ne les avons pas présentés de la même manière. Les trois rendus se sont réalisés avec une semaine d’intervalle. Nous avons du être efficace pour ce tour de force que nous avons surmonté avec brio.
Nous avons d’abord présenté le projet de groupe : BROADBAND. En ce qui concerne notre équipe, cela s’est plutôt bien passé car nous avons fourni un travail consistant et continu pendant l’ensemble de la session.
Nous avons ensuite diffusé notre travail personnel sur la séquence vidéo : DIGITAL MEDIA. Pendant toute une après-midi nous avons regardé toutes les séquence de 2 minutes chacune.
Pour le projet BLIND VISUAL CREATOR notre deadline a été précipitée par rapport au reste du groupe. Nous en avons fait une présentation personnelle devant l’ensemble de la classe.
Parallèlement, retour en France obligeant, je devais finir le site de la bijoutière : ANNPEARCE.
Chacun de ces projets fut en définitif une source de questionnement fort appréciable qui m’a fait prendre conscience de beaucoup de choses.

Que retenir de chacun des projets ?

En ce qui concerne le projet BROADBAND, je mettrais en avant la façon de travailler en groupe qui m’était encore inhabituelle. Je pense que cela va même devenir ma méthode privilégiée. Chacun apportant ce qu’il connaît le plus. Finalement le résultat fut très concluant.
Pour le petit film DIGITAL MEDIA. C’est tout un univers que j’ai découvert. A travers celui-ci, je pense être capable de répondre à un besoin auquel je n’aurais pas envisagé la possibilité auparavant. Ce fût un moyen de me questionner sur moi-même et de par cela, élargir ma capacité d’appréhension d’un projet.
Par rapport au travail d’interfaçage : BLIND VISUAL CREATOR, je retiendrais les conditions de réalisation du projet ainsi que l’importance des recherches dans l’aboutissement d’une idée, aussi saugrenue qu’elle puisse paraître.
Au sujet du site de la bijoutière : ANN PEARCE, je pense que c’est le contact avec un vrai client, la relation engendrée ainsi que le fait de répondre à des problématiques diverses qui seront les points à mettre en avant.
En ce qui concerne le site de littérature contemporaine : PAPIER DE VERRE, c’est justement le fait de ne pas être arrivé à le finaliser qui m’interpelle. J’ai pris conscience de l’importance du temps de travail par rapport au résultat. Au final, c’est le résultat que l’on retient ; il ne faut cependant pas mettre de coté trois facteurs essentiels :
- ce que l’on connaît
- ce que l’on découvre
- ce à quoi on ne s’attend pas
La rédaction de ce rapport, je l’inclus dedans car il me semble important de le mentionner. J’ai essayé de faire passer ce que j’ai appris en Angleterre. Comment, moi qui suis plutôt un « laboureur d’idées », je pourrai retourner à la graine de mes pensées en simplifiant au maximum toutes les étapes d’un processus ?

Comment a été la vie étudiante ?

Finalement, je ne pense pas avoir vécu une vie d’étudiant type. Je pense ne pas avoir fais assez d’effort dans ce sens. J’ai cependant fait certains actes qui me laissent à deviner à quoi elle ressemble en Angleterre. Plusieurs signes me la décrivent : Les jeunes dans les bus… Une soirée en boite de nuit… Il n’y a rien de bien différent par rapport à la vie type d’un étudiant en France. Seulement, il est plus difficile de sympathiser avec un anglais de pure souche qu’avec un étranger dans la même posture que nous. Les anglais ont leurs petites habitudes, ils ne font pas obligatoirement l’effort de venir vers nous. J’ai du faire quelque chose que je ne fais pas souvent d’habitude : aller vers les autres le premier. Ne pas attendre et mettre mon égal de coté. Cela a changé une perception que j’avais sur certaines choses dont l’importance du relationnel dans l’élaboration d’un échange constructif.

Que retenir de la culture anglaise ?

Je suis parti en Angleterre sans a priori d’aucune sorte. Bien sûr, la relation France-Angleterre n’est pas bien notée par chacun des partis qui accuse le pôle adverse. Cependant, je pense ne pas avoir à dénigrer cette culture. Elle s’est construite d’une manière autonome, différente de la notre. Nous sommes tous des humains ayant vécus des choses différentes et donc possédant un passé unique. Je compare aujourd’hui cela avec un laboratoire où chaque peuple, pays, ethnie, subirait des tests de comportement. Réagissant chacun avec leur propre artifice de pensée. La culture anglaise est ainsi différente de la notre, il n’est pas nécessaire d’en accabler l’origine ou les actions. J’essayerais bien de vous transmettre un héritage de cette culture. Cependant après un mûr questionnement, il serait je pense caricaturale d’en décrire une portion. Chacun doit pouvoir se faire une idée des choses en expérimentant le sujet, ma vision reste personnelle et n’aurait pour effet qu’insister sur un sujet auquel je ne me sens pas la force de répondre. Je retiendrais en cette culture la différence à la notre, sa faculté à voir les sujets d’études d’un autre angle, sa faculté à aborder les sujets et à y répondre avec parcimonie. Les anglais paraissent vivre plus tranquillement, plus doucement, avec la capacité de s’adapter aux problèmes sur le moment, quand ils arrivent, sans s’en préoccuper à l’avance. Bref, je commence déjà à les catégoriser… En définitive : « Vive la différence »

Que retenir de la vie sociale Anglaise ?

Je n’ai pas eu à trop me confronter à la vie sociale anglaise, je me suis rendu compte de mon statut d’individu dans la société. Et comme en France, les gens font leur vie chacun de leur coté. Je pourrais me référer à la vie sociale de ma famille d’accueil. Une vie qui défile jour après jour. Je suis devenu l’observateur privilégié de ses actions. Apparemment, cette famille comme beaucoup d’autre profite du moment présent, ne laissant pas transparaître sa vision de l’avenir. En ce qui concerne ma famille d’accueil, j’ai assisté à leur déménagement. Il n’ai pas facile de trouver des maisons à acheter sur Bournemouth. La vie sociale des Anglais dépend complètement de la politique anglaise : des points positifs comme des points négatifs. Bien que je n’en ai pas eu besoin, le système de santé n’est pas un modèle en la matière. En cela, un petit « vive la France » dévoile mon coté chauvin. Les gens n’ont pas de systèmes de retraite et doivent travailler plus longtemps. De nombreux métiers d’appoint existent. Il est aussi bizarre de voir des jeunes de 14 ans au travail. On a l’impression de revenir à l’époque des années 60 en France. De plus, les magasins sont encore spécialisés et jonchent les bords de route sur des kilomètres. Il n’est pas rare de trouver un vendeur de batteries à coté d’un spécialiste en horlogerie. Tout deux séparés par une boulangerie ou un Fish and Chips. La vie commerciale est précaire et fluctue de manière presque aléatoire.
Cette vie sociale s’étend sur les longs kilomètres de maisons clonées qui longent les routes parcourues de bus rouge et jaune de deux compagnies concurrentes. Ceci décrit assez bien Bournemouth. Néanmoins il n’en est pas de même pour ma perception de d’autres villes comme Londres ou Newquay.

Des différences de vie sociale ?

Je n’ai eu l’occasion d’allez à Londres qu’une seule fois. Néanmoins, j’y ai découvert un autre penchant de la vie sociale anglaise. Alors que ma vision de Bournemouth est plutôt liée à ma vie étudiante, Londres m’est apparue comme une ville cosmopolite en mouvement continuel. Cette impression n’est qu’un flash dans mes pensés, je tiens simplement à le mentionner, tellement il m’a paru évident. De l’autre coté, mes vacances à Newquay m’ont présenté un autre visage de l’Angleterre. La pointe de la Cornouaille m’a semblé d’une autre époque. Ce paradis des surfeurs propose une autre facette de l’environnement Britannique. La vie y est accueillante, les gens vivent d’un tourisme flagrant.
A travers ces trois lieux, je pense avoir touché trois extrémités de la vie sociale Anglaise. Alors que l’une est tournée vers l’avenir, l’autre reste traditionnelle. Quand à Bournemouth, il s’agit d’un savant mélange des deux. Il est fréquent de trouver deux univers qui se marient entre eux d’une manière originale. L’ancienne gare de triage des bus mariée avec le nouveau quartier des affaires. Un joli pied de nez à qui pourrait penser que cela est impossible. De même est-il inconcevable de penser voir tout type d’individus se côtoyer sans la moindre gène. Et bien à Bournemouth, les différences sont nombreuses.

Perception du monde au quotidien ?

Ma perception des gens au quotidien a été une vraie expérience en éprouvette. Le fait de devoir se créer de nouveaux contacts m’a poussé à changer mon comportement vie à vie des autres. J’ai fait des erreurs de jugements, j’ai du me remettre en question… Finalement, cette expérience sur la perception des gens a été très constructive pour moi. Je réagis différemment face à un problème donné. Il m’est plus facile de relativiser, mais d’une manière plus réfléchie qu’avant. Cet élan de communication a généré un altruisme certain en ma personne. Je ne me base plus sur une perception du monde visuel uniquement. Ma vision du design s’en est peut-être trouvée modifiée.

Perception du Design ?

J’avais déjà une position bien arrêtée sur la nature et les fonctions du Design. Je ne pense pas que ce voyage ait changé cette perception. Je crois cependant avoir éclairci certains points dans mon questionnement. Ce voyage intérieur m’a mis en phase avec l’univers créatif qui m’entoure. Ma vision était auparavant de faire les choses en quantité ; En essayant d’améliorer pendant la durée du projet mon procédé créatif. J’avais déjà pris conscience de l’importance d’un travail en palier ; Chaque marche apportant sa révolution et fixation d’un système. A travers ce voyage, le fait d’apprendre sur les autres m’a fait apprendre sur moi-même. Par exemple, j’explique rapidement mon point de vue par rapport à Mickaël et Nicolas. Ils sont tout les deux générateurs d’un univers différent : Mickaël dans la création de nébuleuses folles tandis que Nicolas s’attacherait à des planètes de principes simples. Je me situe assez bien dans un univers en devenir, soucieux de se simplifier tout en gardant ma folie créatrice. Le catalyseur de cette vision, c’est sans doute la perception outre atlantique des choses qui me l’a soufflée. Nous n’avons pas eu à travailler directement sur le design d’objets. Malgré cela, l’aspect cognitif sur nos projets a été nécessairement important. Nous avons du répondre à une problématique donnée pour un public donné. C’est à ce niveau que les anglais ne perçoivent pas les choses de notre manière. En Angleterre, cette vision reste plus terre à terre et moins conceptuelle. C’est aussi ce qui peut en faire sa richesse.
Cette perception du Design vous parait peut-être très incompréhensible. Je peux le comprendre mais je désire quand même la garder. J’ai appris à prendre en compte tous les facteurs d’une équation avant de répondre à un problème. Cette équation ne vous paraît peut-être pas très claire mais pour moi elle marque un palier dans mon système de pensées. Celui-ci n’est pas définitif, il évolue tous les jours. C’est pourquoi je désire sauvegarder cette version et vous en faire partager le contenu. Un professeur en ergonomie dirait certainement que je n’emploi pas les bons thermes. Je tiens à signaler qu’il s’agit pour une fois d’un compte rendu écrit comme mes pensées : a la vitesse de mes doigts sur le clavier.

Que changer en cas de deuxième périple ?

Je pense que si j’avais l’occasion d’y retourner, j’essayerai de faire autrement. Non pas parce que cela s’est mal passé cette fois-ci. Au contraire… Ce voyage a été indispensable comme il s’est déroulé. Mais plutôt par curiosité. Je ne sais pas si j’irai au même endroit bien qu’il fût très agréable. Je pense que ceci a déclenché en moi une envie de voyager, m’évader à la découverte de d’autres façons de penser, d’évoluer dans notre monde. Vive les différences, c’est vraiment une très grande richesse…
Je changerais sûrement certains détails à mon voyage si j’y retourne. Déjà je choisirai une famille d’origine anglaise. Je me sens capable maintenant de m’exprimer plus facilement dans la langue de Shakespeare. Cette barrière ne me fait plus « peur ». Par contre j’essayerai surtout de partir seul, sans aucun repère linguistique français. Et ce surtout afin d’améliorer fortement mon anglais. Ce voyage a été une prise de conscience indispensable. Maintenant, il ne me restera plus qu’à pouvoir renouveler cette expérience. Enfin, je chercherai un job pour pouvoir interagir directement avec la culture en question. Je suis parti cette fois ci surtout en temps qu’observateur. J’espère pouvoir y retourner en temps qu’acteur.

Progression de l’apprentissage de l’Anglais ?

Ce voyage était devenu indispensable, mon niveau d’anglais stagnant déjà depuis de nombreuses années. Je ne portais pas d’intérêt pour cette langue synonyme pour moi de mauvaises notes sur mon bulletin scolaire. En partant en territoire conquis par ce langage, j’ai du apprendre à le connaître. Finalement c’est plutôt une manière de penser à laquelle je me suis habitué. Je ne peux pas dire que maintenant je parle couramment l’anglais. Pour cela, il aurait fallut que je parte plus longtemps. J’ai d’ailleurs failli rester plus longtemps, mais le coût de la vie à Bournemouth m’y a fait renoncer. Je retiendrais cependant que ce voyage a facilité ma compréhension des discussions en Anglais. C’est surtout dans ce domaine que j’ai progressé. J’arrive cependant à m’exprimer en anglais. Il est toujours possible d’expliquer simplement ses idées. Seulement, ce sont toujours le même vocabulaire et les mêmes structures de phrase qui sont utilisés. En définitive, bien qu’ayant amélioré principalement ma compréhension, ce voyage m’aura au moins permis de m’intéresser à ce langage qui m’est longtemps resté en travers de la gorge.

Comment conseiller quelqu’un d’y allez ?

Je conseille a tous de pouvoir partir dans un pays étranger, c’est vraiment un enrichissement personnel intéressant. Cependant, il est important de prendre en compte quelques conseils. D’abord, définir à l’avance les objectifs à se fixer et pouvoir tout faire pour s’y tenir sur place. Ensuite, ne se refuser aucune opportunité pouvant apporter un plus à ce voyage. Enfin et surtout, se faire plaisir, s’amuser, échanger et profiter de la vie !

Finalement, Comment conclure ?

Au lieu de conclure et terminer par là ce rapport, je préfère énumérer ce que ce voyage a changé et me permet de faire aujourd’hui. Comme en sciences, plus on répond à des problématiques et plus on se pose de nouvelles questions. Je pense qu’il en est de même pour mon histoire. Ainsi, arriverai-je un jour à répondre à toutes mes interrogations. En fin de compte, j’espère que non. Car comme disais Einstein : « Il ne faut jamais cesser de se poser des questions » …

 

Menu